Torture mentale transgénérationnelle
Projet pour une machine à torturer, peinture de Octavio Guinart (site)
Je ne vous ai pas parlé d'une chose importante pour moi mais qui peut paraître futile à toute personne non concernée...
Et pourtant, j'ai été profondément touchée... dans mon être... intérieur...
Cela concerne mes notes à mon école d'asistante sociale. J'ai eu deux fois la note B qui équivaut à la mention "Très bien".
Et bien figurez-vous que j'ai été extrêmement déçue, même au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Cela vous semble ridicule ? Comme je vous comprends, et pourtant, malgré moi, au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher de ressentir cette déception, voir cette honte de ne pas avoir eu de A. La colère est venue aussi participer de la fête comme seule manifestation de mon sentiment d'injustice dont j'ai voulu me débarraser en accusant mes collègues de travail d'être responsables de tous mes maux. Et que dire de toutes ces personnes m'ayant programmées à survoler les examens de cette école pensant qu'ayant déjà un diplôme de dentiste, ce dernier était gâge d'une facilité à toute épreuve pour tout type d'examen et d'études. Que neni !
Pourquoi une telle force à ces sentiments ? L'explication en est complexe et je dois remonter dans le temps pour la trouver. Mes deux grands-parents maternels, tous les deux brillants médecins, ont élevé ma mère dans un désir obsessionnel de perfection scolaire. Ils ne toléraient de ma mère aucune note inférieure à la perfection (en l'occurence 6 sur 6) sous peine d'avoir droit à un questionnaire véritablement sadique destiné à lui faire révéler l'origine de ses manquements et le pourquoi de ses lacunes, si minimes soit-elles, et tout cela dans avec un calme olypien. Cette éducation intransigente et pervers a si bien traumatisé ma mère, qui était par ailleurs une excellente élève, qu'elle a décidé de ne pas traumatiser ses enfants à son tour en ne manifestant pas d'exigence disproportionnée en ce qui concernait nos notes.
Mais, bien malgré elle, je me rend compte que le traumatisme a traversé les générations pour venir jusqu'à moi. Je me souviens d'ailleurs très bien que lorsque je ramenais un note moyenne à la maison, ma mère me répondait que ma note était bien mais je sentais parfaitement qu'elle ne le pensait pas du tout.
Ainsi, je me suis torturée toute seule lorsque j'ai appris mes notes, comme conditionnée par cette histoire familiale de "sadisme intellectuel" comme le nomme mon analyste.
Mais ce que j'en retiens de positif, c'est d'avoir pu ressentir profondément, dans mon être, le traumatisme de ma mère qu'elle a essayé, sans succès, de ne pas transmettre à ses enfants. Cela m'a permis d'avoir plus de compassion face à ses souffrances...
Et pourtant, j'ai été profondément touchée... dans mon être... intérieur...
Cela concerne mes notes à mon école d'asistante sociale. J'ai eu deux fois la note B qui équivaut à la mention "Très bien".
Et bien figurez-vous que j'ai été extrêmement déçue, même au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Cela vous semble ridicule ? Comme je vous comprends, et pourtant, malgré moi, au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher de ressentir cette déception, voir cette honte de ne pas avoir eu de A. La colère est venue aussi participer de la fête comme seule manifestation de mon sentiment d'injustice dont j'ai voulu me débarraser en accusant mes collègues de travail d'être responsables de tous mes maux. Et que dire de toutes ces personnes m'ayant programmées à survoler les examens de cette école pensant qu'ayant déjà un diplôme de dentiste, ce dernier était gâge d'une facilité à toute épreuve pour tout type d'examen et d'études. Que neni !
Pourquoi une telle force à ces sentiments ? L'explication en est complexe et je dois remonter dans le temps pour la trouver. Mes deux grands-parents maternels, tous les deux brillants médecins, ont élevé ma mère dans un désir obsessionnel de perfection scolaire. Ils ne toléraient de ma mère aucune note inférieure à la perfection (en l'occurence 6 sur 6) sous peine d'avoir droit à un questionnaire véritablement sadique destiné à lui faire révéler l'origine de ses manquements et le pourquoi de ses lacunes, si minimes soit-elles, et tout cela dans avec un calme olypien. Cette éducation intransigente et pervers a si bien traumatisé ma mère, qui était par ailleurs une excellente élève, qu'elle a décidé de ne pas traumatiser ses enfants à son tour en ne manifestant pas d'exigence disproportionnée en ce qui concernait nos notes.
Mais, bien malgré elle, je me rend compte que le traumatisme a traversé les générations pour venir jusqu'à moi. Je me souviens d'ailleurs très bien que lorsque je ramenais un note moyenne à la maison, ma mère me répondait que ma note était bien mais je sentais parfaitement qu'elle ne le pensait pas du tout.
Ainsi, je me suis torturée toute seule lorsque j'ai appris mes notes, comme conditionnée par cette histoire familiale de "sadisme intellectuel" comme le nomme mon analyste.
Mais ce que j'en retiens de positif, c'est d'avoir pu ressentir profondément, dans mon être, le traumatisme de ma mère qu'elle a essayé, sans succès, de ne pas transmettre à ses enfants. Cela m'a permis d'avoir plus de compassion face à ses souffrances...