Sur ma mère... sur mon père... et sur moi !

Publié le par Elena

manet-family.jpgParents de Manet, peinture de Manet (site)

J'ai envie de vous parler de mes parents aujourd'hui. Ou plutôt de moi vis-à-vis de mes parents.

Je m'explique.

La dernière fois que j'ai été chez mon analyste, je lui ai parlé de cette situation que je vis depuis maintenant plusieurs années qui est celle de la rupture d'avec ma famille qui se compose de ma mère, mon père, ma grand-mère maternelle et mon frère jumeau.

Je lui ai dit que je ne savais que penser, me sentant couplable - responsable de ce silence entre nous. Il m'a alors demandé ce que je souhaitais, et là, tout de go, je lui ai dis que j'esperais secrètement sentir... entendre... un geste d'ouverture d'un de mes parents vers moi... ultime espoir de sentir de l'amour de leur part pour leur fille... que je suis...

Délicatement, mon analyste m'a suggéré la possibilité que cela n'arrivera jamais car ils ne travaillent pas sur eux. Je me suis alors énervée et ai affirmé mon rejet pour cette position de parent que mes deux géniteurs veulent me faire prendre en m'obligeant à faire moi-même le premier pas, en insinuant que je dois m'excuser la première et voir par la suite si eux daignent s'excuser à leur tour ! Bref, je me suis révoltée et ai insisté pour récupérer ma place d'enfant, la place d'une enfant en manque d'amour parental... et en ce sens je ne me vois pas aller vers eux, plus adulte qu'eux, et prendre sur moi en renonçant à toutes mes demandes inassouvies d'amour, d'attention, d'écoute, de respect....

Non, je ne suis pas encore prête à lâcher mes revendications légitimes ! Non ! Je veux encore revendiquer ce auquel j'avais droit et qui m'a tant manqué ! Je veux le dire tout haut, le crier !

C'est moi l'enfant ! Ce sont eux les parents !

C'est lui, mon père, qui m'a aimée tant qu'il pouvait aimer ma mère et qui mest devenu absent dès que ma mère l'a rejeté. C'est lui qui m'appelle "pupuce" en usant de la voix d'un enfant de 10 ans. C'est lui qui ne sait pas me prendre dans ses bras et me serrer fort en me transmettant son amour. C'est lui qui m'assome de critiques au lieu de me soutenir dans les moments difficiles. C'est lui, enfin, que je hais et méprise pour ce qu'il est, pour sa lâcheté et son refus de m'aimer...

C'est elle qui m'a tant jugée et humiliée que le travail de reconstruction a été et est encore difficile. C'est elle qui m'a anéantie, détruite en me traitant comme sa chose, son objet et son miroir valorisant. C'est elle qui a considéré mon corps comme un objet lui appartenant et qu'elle pouvait pincer et lécher à sa guise tout en jouissant de mon dégoût. C'est elle qui m'a demandé de la suivre dans les toilettes pour continuer la conversation...

C'est lui, mon frère, qui m'a considérée comme moins que rien pendant notre cohabitation de 7 années dans un petit appartement pendant nos études. C'est lui qui laissait entrer tous ses amis sans qu'ils frappent à la porte et qui m'a valu d'être surprise nue dans la salle de bain. C'est lui dont les amis, presques tous, ont fini dans mon lit le soir où ils devaient dormir dans sa chambre. C'est lui qui refusait d'organiser le ménage tant et si bien que je devais chaque jour enjamber tout son désordre pour accéder à la cuisine et me faire à manger tant bien que mal au milieu de toute la vaisselle en suspend. C'est lui qui me méprisait et ne me demandait jamais mon avis pour notre cohabitation....

Et c'est à moi qu'on demande de m'excuser en premier, qu'on rejette parce que j'ai osé parfois dire "non" et parce que j'ai osé parler et tout dire sur mon site Internet et révéler la réalité de ce que j'ai vécu !

Oui, j'ai parfois été trop loin, je le reconnais... mais je ne m'excuserais jamais, jamais tant que je sentirais en eux ce désir de me soumettre et de me faire porter l'entière responsabilité et l'entière faute !!! Ils ont aussi de quoi s'excuser, et surtout mes parents, ces pseudo-adultes qui en réalité sont des complets immatures affectifs !!

J'ai dit !

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Publié dans État d'âme...

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L
Je te vois vraiment en colère avec ce billet. Tu as raison de ne pas vouloir t'excuser car c'est pas toi qui a demandé à sortir du ventre de ta mère. Ce sont tes parents qui t'ont conçus donc ils doivent prendre soin le mieux qu'ils peuvent de toi. Et s'ils ne sont pas dignes de leurs rôles c'est pas ton problème. C'est un cercle vicieux dans lequel tu te trouves. Enfin, facile de dire pas facile de faire, essaies le lâcher prise. Tendres bises.
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E
<br /> Merci pour ton soutien, Lancelot, ça fait du bien !<br /> <br /> <br />
G
la démarche que tu entreprends vis-à-vis de tes parents et ta famille est à la fois courageuse et nécessaire, nécessaire à ta survie, à ta reconstruction, nécessaire aussi pour briser la chaîne... briser le silence, car "qui ne dit rien approuve..." (aux yeux des autres)<br /> alors le fait de "dire" te permet de t'affirmer, de prendre de la distance, de déculpabiliser<br /> <br /> merci pour ce beau témoignage, douloureux et rassurant à la fois, rassurant de savoir que c'est possible, tout est possible
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E
Merci de ta présence, toujours constante et pertinente, gaiia ! En effet, parler, dire, revendiquer... ça me libère et m'aide à me tourner encore plus vers ma vie.Bises et courage encore à toi sur ta route....
A
Ce que je voulais dire avec tourner la roue c'était que tu étais partie sur le chemin des joies et problèmes de ta vie actuelle et que, à nouveau, tu revenais sur ton passé familial. Mais j'avais l'impression que tu tournais cette "roue" d'une manière et à une vitesse différente, ce qui, à mon humble avis, est une très bonne chose. Bises.
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E
En effet, ariaga, je prends de plus en plus ma vie en main ce qui m'éloigne de façon plutôt positive, de mes souffrances et douleurs familiales. Mon énergie est plus tournée vers mon chemin, perso, unique que vers mon passé...Bises...
L
Bonjour Elena,<br /> Lecteur de ton blog et de tes sites internet depuis quelques mois, je ne peux m'empêcher de réagir à ton dernier article qui montre beaucoup de souffrance. Ayant été en classe avec toi et avec ton frère, je ne peux que penser aux bons moments que nous y vivions et aux bons souvenirs qu'ont été ces moments passés avec lui et avec toi.<br /> Les moments difficiles que tu as vécu (et que tu vis encore) en famille ne peuvent jamais être oubliés. Il s'agit toujours de construire un (ton) avenir.<br /> Amicalement,<br /> Luc-André<br />  
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E
Merci pour ta visite et ton message, Luc-André ! Je ne te savais pas un lecteur assidu de mon monde...Ma famille, comme tu peux le constater ici, est loin de représenter le paradis, et ces jolis souvenirs que tu gardes de Dakar ne semblent pas me concerner... Ce mon point de vue, tu as gardé une vision idyllique de cette période mais je pense que si tu es sincère, tu verra que ça n'était pas aussi joli que ça....Bise et à bientôt !
D
risque majeur de second tour sarko-le pen
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E
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